Excellente question ! Quel lien existe t-il finalement entre ces deux disciplines ? On peut répondre de plusieurs manières.

L'art est désormais peut-être considéré comme un outil de développement urbain, de regénération ou encore de gentrification (Veschambre 2008;  Grésillon, 2008 ; Guinard, 2010, 2012). Il créé du territoire comme c'est le cas des musées, des galeries d'art, des complexes d'exposition. La géographie de ces espaces renseignent sur les politiques publiques sous-jacentes, sur la manière dont on veut présenter un thème au public, sur la sélection sociale qui s'y opère et  sur la mulitiplicité des activités offertes. Actuellement des travaux sont en cours à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sur la dispersion des oeuvres d'art dans l'espace public avec l'exemple de la mise en tourisme de Nantes (Denmat, 2014). L'art comme un objet du territoire a donc un caractère géographique.

L'oeuvre d'art n'est pas neutre et elle véhicule un message. Le territoire qui reçoit cet objet en est marqué. Des études anglophones ont montré les boulversements que peut entrainer l'arrivée d'une galerie d'art d'envergure internationale dans le tissu urbain (Schuete, Green, 2014).

Enfin on peut envisager les liens entre géographie et art par les transferts culturels et les influences réciproques des artistes. Ainsi des chercheurs travaillent sous l'implusion d'un laboratoire rattaché à l'ENS (Ulm) sur la circulation transnationale des arts. www.artlas.ens.fr/

Cependant, les liens ne s'arrêtent pas là. Les nombreuses données fournies par l'agence de données Artprice permettraient d'envisager la mobilité effective des oeuvres d'art en terme de volumes et voir alors les liens qui se créent entre différentes places financières et/ou culturelles dans le monde et les traductions géopolitiques. Comprendre de manière méthodique le fonctionnement des réseaux où s'expriment le marché de l'art permet d'en faire ressortir les mécanismes.